Le travail constitue une valeur très importante pour 64% des français[1], devançant même l’importance accordée aux amis ou aux loisirs.
Cet attachement au travail fait d’ailleurs l’unanimité quelle que soit la situation sociale (étudiant, actifs, chômeurs, retraité) même pour les français inactifs (56% de personnes au foyer)[2]. Le travail constitue même un devoir envers la société pour 71% des français.
Par ailleurs, il importe plus aux français que l’ambiance de travail soit bonne, ou de trouver un intérêt dans leur travail que d’être bien payé. La question des congés payés et celle des vacances arrivent bonnes dernières dans les critères importants pour exercer une activité une activité professionnelle (respectivement 10 et 6%)[3].
C’est dire si le French Bashing et la caricature du français feignant sont bien éloignés de la réalité.
L’ambiance de travail est également la deuxième préoccupation des européens dans l’exercice de leur métier.
Dans le même temps, plus de la moitié des français considère que les allocations chômages ne devraient aller qu’à ceux qui cotisent. Cette position a connu un tournant en 2009, lorsque les premiers dommages de la crise économique ont commencé à se faire sentir, et que le chômage est reparti fortement à la hausse.
Ainsi, la solidarité nationale est-elle remise en cause pour les salariés « classiques », et pour les jeunes qui rencontrent de plus en plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail. Mais alors, qu’en est-il des travailleurs indépendants et des entrepreneurs qui créent de l’emploi ? Ne méritent-ils pas d’être aidés lorsque leur activité périclite, afin de rebondir et de se lancer dans la création d’une nouvelle ?
A l’heure les hommes et les femmes politiques connaissent des records d’impopularités, les citoyens se tournent de plus en plus vers les entreprises et les entrepreneurs, les voyant comme les plus à même de trouver des solutions pour enrayer le marasme économique dans lequel nous sommes empêtrés. L’initiative individuelle est de plus en plus valorisée, et les individus souhaitent devenir acteurs de leur destin.
Face à ce constat, des entreprises ont choisi de faire de l’accompagnement des travailleurs indépendants leur mission. A l’image des entreprises de portage salarial, des couveuses, des entreprises de travail à temps partagé, ou encore des coopératives d’activité et d’emploi, des centaines milliers d’entreprises en Europe permettent à des millions d’indépendants de bénéficier de la protection sociale accordée aux salariés.
Les français goûtent peu les changements et les réformes radicaux, mais force est de constater que le marché du travail connaît de profondes et irrémédiables mutations, qui tiennent tant à l’aspiration des actifs à plus d’autonomie et moins de hiérarchie, qu’au besoin de flexibilité des entreprises dans un contexte de mondialisation.
Or, les entreprises des nouvelles formes d’emploi accompagnent ces mutations depuis près de 40 ans, et on ne compte aujourd’hui pas moins de 7 millions de travailleurs indépendants économiquement en Europe.
Offrir un cadre législatif adapté aux transformations du marché de l’emploi en faisant tombé les freins au développement de ces entreprises est la promesse d’apporter une solution durable au chômage de masse qui touche dramatiquement la population active, et minimise toute possibilité de croissance économique.
[1] CREDOC, Evolution du regard des français sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années, décembre 2015
[2] Idem
[3] Id.
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