Ces données sont issues de l’étude FEPS du secteur du portage salarial en 2018.

Comme l’indique le tableau ci-dessus, lorsque l’on compare la répartition régionale du nombre d’établissements actifs au 31 décembre 2015 selon l’INSEE avec la répartition régionale des entreprises de portage salarial (EPS), on constate d’abord une surconcentration des EPS en région Île-de-France.

En effet, la région, qui regroupe 22,07% des entreprises nationales, concentre à elle-seule 42,50% des EPS (+20,43%). On constate dès lors un déséquilibre entre la distribution régionale des EPS et celle des entreprises dans notre pays, concentré sur la région Ile-de-France.

Selon ce mode de comparaison, l’Occitanie (+2,31%) apparaît également comme une région où le portage salarial est relativement plus développé qu’ailleurs dans le pays.

A l’inverse, on constate que les régions Grand Est (-4,87%), Auvergne-Rhône-Alpes (-3,99%), Normandie (-3,32%) et Nouvelle-Aquitaine (-2,80%) sont les régions relativement les moins dotées en entreprises de portage salarial.

La province connaît un sous-développement relatif du dispositif et présente donc un fort potentiel de croissance.

RégionsNombre d'établissements actifsNombre d'EPSPart régionale du total des entreprises (%)Part régionale du total des EPS (%)Différence
Auvergne Rhône Alpes8119666412.848.85-3.99
Bourgogne Franche Comté250682133.961.74-2.23
Bretagne301180234.763.16-1.6
Centre Val de Loire215903153.412.05-1.36
Grand Est467706187.42.53-4.87
Hauts de France416506376.595.06-1.53
Ile de France139559430922.0742.520.43
Normandie26967274.260.95-3.32
Nouvelle-Aquitaine616513519.756.95-2.8
Occitanie6431459110.1712.482.31
PACA613010619.698.37-1.32
Pays de la Loire322148395.095.370.28
Total6324025728100100

Si l’on considère que l’Ile-de-France est une région où le portage salarial connaît un stade avancé de développement et, par hypothèse, que d’une part la répartition régionale des EPS doit être semblable à la répartition régionale des entreprises, et d’autre part que l’Ile-de-France est la région de référence, alors il apparaît qu’il « manque » 674 EPS en France, à date. Ce chiffre pourrait être interprété comme le potentiel du marché à date, ou comme un indicateur de son sous-développement relatif.

La répartition du manque relatif d’EPS dans les territoires, considéré avec cette approche, est donnée dans le tableau ci-dessus. On notera que les régions avec le moins fort potentiel, en volume, de création d’EPS sont les régions Pays de la Loire (32), Centre-Val-de-Loire (33) et Bretagne (44). A l’inverse, les régions Auvergne-Rhône-Alpes (116), Nouvelle Aquitaine (86), Grand Est (85) et PACA (75) ont les potentiels de création d’EPS les plus importants.

Cependant, l’approche par le nombre d’établissements présente des limites certaines. En effet, celle-ci ne tient aucunement compte des spécificités actuelles du portage salarial, notamment en termes d’activités exercées. De fait, cette approche est utile dans l’hypothèse où l’attractivité du portage salarial, entendue comme sa capacité à pénétrer le tissu économique local, est considérée identique dans toutes les régions de France. Cela impliquerait des évolutions majeures au cadre légal du portage salarial, notamment en termes de métiers éligibles et de niveaux de rémunération.

Cela dit, cet indicateur peut constituer une valeur de référence dans l’optique d’un portage salarial pleinement élargi à l’ensemble des métiers et secteurs d’activité exercés par les entreprises. C’est aujourd’hui le souhait exprimé par la Fédération des entreprises de portage salarial (FEPS).

Bien-sûr, ces résultats doivent faire l’objet d’ajustements relatifs aux structures économiques régionales, que ce soit en termes de typologies d’entreprises ou de nature de l’activité économique locale, plus ou moins adaptées au recours au portage salarial.

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